Exposition : Marcel PROUST - Du côté de la mère

 Où ? Musée d'art et d'histoire du judaïsme - Hôtel de Saint-Aignan 71, rue du Temple 75003 Paris

Quand ? Du 14 avril – 28 août 2022

Quoi ? 230 peintures, dessins, gravures, ouvrages, documents

La mère de Marcel Proust, Jeanne Weil, était issue d'une famille juive alsacienne. Marcel Proust était très attaché à sa mère. Il a été profondément influencé par elle tout au long de sa vie. Jeanne a transmis à son fils une sensibilité, une intelligence émotionnelle et un sens aigu de l'observation qui transparaissent dans son style littéraire minutieux et introspectif.

Jeanne Weil était connue pour sa culture et son éducation, et elle a joué un rôle important dans le développement intellectuel et littéraire de son fils. La relation fusionnelle de Proust avec sa mère, son admiration pour elle, ont été un moteur de son écriture. Le deuil de sa mère en 1905 a profondément bouleversé Proust et infléchi son œuvre vers une quête du temps perdu.

Jeanne Clémence Weil est née en 1849 dans une famille bourgeoise juive. Son père, Nathé Weil, était un agent de change prospère. Sa mère, Adèle Berncastel, venait également d'une famille juive aisée. Jeanne a épousé le Dr Adrien Proust, d'origine catholique, en 1870. Bien qu'elle ne fût pas très pratiquante, elle est toujours restée attachée à ses origines juives. Elle a d'ailleurs été enterrée selon le rite juif au cimetière du Père Lachaise à Paris. Dans son œuvre "À la recherche du temps perdu", Marcel Proust s'est inspiré de sa mère pour créer certains personnages féminins importants comme la grand-mère du narrateur  incarnant l'amour, la sagesse et la transmission intergénérationnelle. Il évoque aussi à plusieurs reprises la judéité maternelle. Les origines juives de la mère de Proust  a eu une influence importante dans la vie et l'œuvre de l'écrivain, même si lui-même n'était pas de confession juive, ayant été baptisé dans la religion catholique de son père.

Dans ses oeuvres, Proust aborde des thèmes comme l'identité, l'altérité, l'exclusion sociale qui font écho à la condition juive de l'époque. Le personnage de Swann, par exemple, est en partie juif et souffre de l'antisémitisme. Être un homme de lettres fils d'une juive faisait de Proust un être à part dans la société française de l'époque, un observateur lucide des milieux qu'il fréquentait. Cette position singulière a nourri son génie littéraire.

Ainsi, sans jamais être un écrivain "juif" au sens strict, Proust a intégré de façon subtile mais profonde cet héritage maternel dans les thèmes, la psychologie des personnages et la sensibilité qui font la richesse de La Recherche.

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